Le site Natura 2000 « Pic Saint-Loup », localisé à proximité de Montpellier, est connu pour abriter six espèces de chauves-souris patrimoniales. Trois de ces espèces utilisent le bâti pour réaliser tout ou partie de leur cycle de vie. Cependant, le site connaît actuellement une forte pression foncière et immobilière. Les bâtis, autrefois dédiés aux pratiques agricoles, sont en effet aujourd’hui aménagés et habités, laissant peu de place aux chiroptères anthropophiles. Aucune étude sur l’occupation des bâtis du secteur par les chiroptères n’a été réalisée depuis 2009.
Le GCLR a donc entrepris un inventaire durant l’été 2016 dans le but d’identifier les principaux gîtes à préserver pour ces espèces sensibles et protégées.
Ce travail a été réalisé en partenariat avec la Communauté de Communes Grand Pic Saint Loup (CCGPSL) de manière à conjuguer connaissance du contexte territorial et compétences dans l’expertise des chiroptères.
L’association a mobilisé ses bénévoles et organisé un week-end de prospections sur le secteur d’étude. Les inventaires ont ciblé en particulier les espèces de chauves-souris anthropophiles (sans s’y restreindre), et ont consisté en la recherche de gîtes dans le bâti potentiellement favorable (vieux mas, granges, etc.).
Sur les 152 bâtis diagnostiqués, 90 seulement ont pu être visités (soient près de 60%). Les prospections ont en effet été marquées par les craintes des propriétaires rencontrés. Dans un grand nombre de cas, ceux-ci ont refusé de participer à l’enquête et n’ont pas permis la visite de leurs bâtis.
Sur ces 90 bâtis visités, près de 65 % étaient occupés ou l’ont été par des chiroptères (présence d’individus ou d’indices). 13 % de ces bâtis visités ont été jugés favorables mais ne présentent pas de chiroptères ou d’indices de présence.
Sept espèces ont été contactées dans le cadre des prospections.
Malgré un effort de prospection conséquent, aucune colonie de taille importante ou à enjeu n’a été découverte. Les chiroptères découverts occupant les bâtis étaient le plus souvent présents en petits groupes ou isolés.
Sur les 18 bâtis considérés favorables en 2009 dans le Document d’objectif du site Natura 2000, dix sont actuellement rénovés, en cours de rénovation ou fortement menacés par des travaux. Si de nouveaux bâtis favorables, non identifiés en 2009, ont été découverts durant ces nouvelles prospections, l’état du potentiel d’accueil pour les chiroptères dans le secteur semble néanmoins se dégrader.
De manière globale, sur le site Natura 2000 « Pic Saint-Loup » et ses alentours, un nombre important de vieux bâtiments autrefois potentiellement favorables aux chiroptères, sont aujourd’hui réhabilités, rénovés et habités.
En 2009, l’étude sur les chiroptères dans le cadre du DOCOB révélait que la disponibilité en gîtes potentiels pour les chiroptères diminuait de plus en plus. La plupart des bâtiments qui auraient pu être occupés par des chiroptères avaient été restaurés ou étaient en cours de restauration sans prise en compte des chiroptères. Ce constat alarmant est hélas encore aujourd’hui d’actualité.
Des actions seront prochainement menées dans le but de conserver l’existant et de favoriser le retour de ces chiroptères anthropophiles.