Présentation générale
Les chauves-souris sont des mammifères appartenant au groupe des Chiroptères et représentent près de 20% des espèces de mammifères, faisant des Chiroptères le deuxième groupe le plus diversifié de cette classe, juste après les Rongeurs!
Ce sont des animaux remarquables, étant les seuls mammifères à pouvoir voler, grâce à leurs mains (du grec kheir: main et pteron: voler) et une membrane, appelée patagium, qui relie leurs doigts entre eux et au reste de leur corps. Sans compter leur capacité d’écholocalisation qui leur permet de repérer leurs proies et les obstacles dans l’obscurité de la nuit.
Généralement, le cycle de vie des chauves-souris suit le rythme des saisons. En hiver, elles hibernent dans des gîtes aux températures et à l’humidité constante. Au printemps elles chassent beaucoup pour reprendre des réserves et rejoignent leur gîte d’été. C’est là aussi que les femelles déclenchent la gestation. En été, les femelles mettent bas leur seul petit et l’élèvent. Et enfin, en automne, c’est la période d’accouplement et de transit vers les gîtes d’hiver.
Parmi les ~15 000 espèces décrites dans le monde, 36 d’entre elles sont trouvables en France. Celles-ci sont toutes insectivores, et ont des préférences de gîte très diverses pouvant aller des milieux souterrains naturels aux toits de bâtiments en passant par les cavités arboricoles.
Rôle écologique
Si nombreuses et diverses mais malheureusement si peu appréciées, les chauves-souris ont une réelle importance écologique.
Elles sont considérées comme des espèces régulatrices (ou espèces clé de voûte), c’est-à-dire qu’elles aident à réguler les populations d’insectes nocturnes, notamment les moustiques et les papillons de nuit. Elles en mangent jusqu’à presque la moitié de leur poids chaque nuit! Lorsqu’elles sont absentes dans certains environnements, cela peut dérégler toute la chaîne alimentaire.
Elles sont également d’excellentes bioindicatrices. En effet, elles sont très sensibles à l’altération de leur environnement. Par exemple, lors de leur choix de milieu de chasse ou de gîte, que ce soit pour l’été ou l’hiver, elles sont très spécifiques quant aux conditions environnementales, comme la température ou l’hydrométrie. Elles sont donc le reflet de l’état d’un écosystème, visible, par exemple, à travers des fluctuations anormales de leurs effectifs. De plus, chaque espèce a sa préférence concernant les insectes dont elle se nourrit. De ce fait, plus il y a d’espèces de chauves-souris dans un milieu de chasse, plus la qualité de la ressource alimentaire est élevée, démontrant une grande diversité spécifique en insectes dans ce milieu. Et, inversement, lorsqu’il y a une prolifération de certaines espèces d’insectes, cela montre alors une absence en termes d’espèces de chauve-souris.
Leur présence dans un écosystème indique donc que ce dernier est en bonne santé et possède une forte biodiversité.
Les espèces de la région
Parmi les 36 espèces de chauves-souris de France, 32 d’entre elles sont présentes en Languedoc-Roussillon, et par extension, en Occitanie. C’est donc une région à forte diversité spécifique.
Ces espèces sont regroupées en quatre familles : les Minioptéridés (Minioptère de Schreibers), les Molossidés (Molosse de Cestoni), les Rhinolophidés (ici 4 espèces) et les Vespertilionidés (toutes les autres espèces).




Rhinolophe euryale
Petit Rhinolophe
Grand Rhinolophe
Rhinolophe de Méhely




Minioptère de Schreibers
Sérotine de Nilsson
Sérotine commune
Oreillard montagnard




Oreillard roux
Oreillard gris
Noctule commune
Grande Noctule




Noctule de Leisler
Pipistrelle commune
Pipistrelle de Nathusius
Pipistrelle pygmée




Pipistrelle de Kuhl
Molosse de Cestoni
Barbastelle d’Europe
Vespère de Savi




Petit Murin
Murin de Capaccini
Murin d’Escalera
Murin de Bechstein




Grand Murin
Murin à moustaches
Murin d’Alcathoe
Murin de Brandt




Murin à oreilles échancrées
Murin de Natterer
Murin de Daubenton
Vespertillion bicolore
Quelques groupes d’intérêts
Idées reçues
Les chauves-souris sont aveugles
Faux! Elles ont justement une très bonne vision qu'elles utilisent au coucher du soleil ou lorsqu'elles se déplacent exceptionnellement le jour.
Certaines chauves-souris sont des vampires
Vrai! Mais uniquement 3 espèces en Amérique du sud. Elles ne pèsent que 50 grammes pour 18 cm d'envergure et se nourrissent principalement du sang de bétail, cela n'en fait donc pas des monstres.
Les chauves-souris s'accrochent dans les cheveux
Faux! Cette croyance tenace est bien évidemment fausse. Etant donné leur écholocalisation très efficace et leur très bonne vision, en plus de leur nature craintive, elles ne vont pas s'aventurer près de vos cheveux.
Elles sont porteuses de la rage
Vrai! Mais les deux formes du virus qu'elles peuvent porter traversent très difficilement la barrière des espèces. De plus, une chauve-souris atteinte ne va pas être agressive. Elle ne mordra que si elle est manipulée, il faut donc toujours porter des gants dans ce cas là.
Elles vont bientôt pulluler
Faux! Généralement, les chauves-souris vivent moins d'une dizaine d'années et chaque femelle ne met bas qu'un seul petit par an, les populations ont donc tendance à rester stables et à même décliner malheureusement.
Leur guano est vecteur de maladie
Faux! Il ne présente aucun risque sanitaire en Europe. C'est d'ailleurs un très bon engrais!
Menaces et conservation
Toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature.
Depuis les années 50, les effectifs des populations de chauves-souris en France n’ont fait que baisser, et ce, majoritairement dû aux activités humaines.
C’est pourquoi le PNAC (Plan National d’Actions Chiroptères) ainsi que les PRAC (Plan Régional d’Actions Chiroptères) ont été mis en place. Ces plans permettent d’agir pour la protection et la conservation des chauves-souris à l’échelle nationale et régionale respectivement.
Menaces
Il existe huit catégories de menaces affectant les populations de chauves-souris en France métropolitaine:
- Les épizooties (maladies frappant une espèce ou un groupe d’espèces spécifique dans une région plus ou moins vaste)
- L’aménagement du territoire (hors infrastructures de transports)
- La perturbation dans les gîtes souterrains et rupestres
- La perturbation dans les gîtes en bâtiments
- Les infrastructures de transport
- Les parcs éoliens
- La gestion forestière inadaptée
- Les pratiques agricoles inadaptées
Actions de conservation
Ainsi les actions du GCLR, un des animateurs du PRAC Occitanie, s’organisent selon trois grands axes:
- Améliorer la connaissance et assurer le suivi en vue de la conservation des populations
- Acquérir les connaissances nécessaires permettant d’améliorer l’état de conservation des espèces
- Organiser une veille sanitaire
- Prendre en compte les Chiroptères dans les aménagements et les politiques publiques
- Intégrer les Chiroptères dans l’aménagement du territoire et le rétablissement des corridors écologiques
- Protéger les gîtes souterrains et rupestres
- Protéger les gîtes dans les bâtiments
- Prendre en compte les Chiroptères dans les infrastructures de transport et les ouvrages d’art
- Intégrer les enjeux Chiroptères lors de l’implantation des parcs éoliens
- Améliorer la prise en compte des Chiroptères dans la gestion forestière publique et privée
- Intégrer les Chiroptères dans les pratiques agricoles
- Soutenir le réseau et informer
- Soutenir les réseaux, promouvoir les échanges et sensibiliser
Testez vos connaissances!
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Photographies sur cette page (copyright) : Pipistrelle commune (L. Jouve), Murin de Natterer (P. Polezhankina), petit Rhinolophe avec petit (V. Rudyi), petit Murin en chasse (M. Vaslin), Rhinolophe euryale (M. Valsin), petit Rhinolophe (I. Ebrovà) grand Rhinolophe (L. Jouve), Rhinolophe de Méhely (C. Robiller), Minioptère de Schreibers (B. Baillat), Sérotine de Nilsson (P. Polezhankina), Sérotine commune (L. Jouve), Oreillard montagnard (T. Andriollo), Oreillard Roux (B. Baillat), Oreillard gris (O. Vinet), Noctule commune (L. Jouve), grande Noctule (F. Sané), Noctule de Leisler (B. Baillat), Pipistrelle commune (S. Bareille), Pipistrelle de Nathusius (L. Arthur), Pipistrelle pygmée (F. Sané), Pipistrelle de Kuhl (L. Arthur), Molosse de Cestoni (B. Carré), Barbastelle d’Europe (V. Prié), Vespère de Savi (K. Zyskowski), petit Murin (R. Colombo), Murin de Capaccini (V. Rufray), Murin d’Escalera (J. Cruzado Cortés), Murin de Bechstein (M. Ciechanowski), grand Murin (L. Arthur), Murin à moustaches (J. Renoult), Murin d’Alcathoe (M. Ruedi), Murin de Brandt (M. Ruedi), Murin à oreilles échancrées (A. Vrignaud), Murin de Natterer (R. Colombo), Murin de Daubenton (J. Penvern), Vesperillion bicolore (P. Polezhanki), Pipistrelle de Nathusius (M. Nolf), grand Rhinolophe (R. Maiorano), Oreillard gris (A. Sakhn), Sérotine de Nilsson (P. Polezhanki), grands Murins en hibernation (R. Colombo), Noctule commune (Ognevit – INaturalis), Vespères de Savi (Poblado verde en acci’on), Noctule de Leisler au sol (A.Wilmart – GCLR), colonie de Murins à oreilles échancrées (A. Wilmart – GCLR)









